Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
réalité ou illusions perdues ?
3 février 2012

Circus Politicus

Christophe Deloire présente Circus Politicus


Christophe Deloire présente le livre Circus Politicus, sur les connivences entre politique, industrie, lobbys et médias.
Il expose une réalité terrible, celle d’une Europe fasciste : ce mot est un euphémisme face au fonctionnement de l'UE où des commissaires non élus travaillant parfois pour des banques, dont la fameuse Goldman Sachs, prennent les décisions sans être les représentants du peuple" , un monde dirigé par des clubs privés, la finance a mis son plan à exécution, il y a eu un putsch de la part de gens qui ont décidé d’être au-dessus du système démocratique.

Sur les réseaux ploutocratiques mondialistes de David Rockefeller et qui oeuvrent à l'établissement d'un gouvernement mondial sous hégémonie américaine depuis 1954 hors de tout contrôle démocratique (Groupe de Bilderberg, Commission Trilatérale, CFR).


Par L'Express, publié le 01/02/2012

Des coulisses des Conseils européens aux secrets des transactions bancaires, Circus politicus, de Christophe Deloire et Christophe Dubois, explore ces "pouvoirs" à l'écart de la lumière. Extraits. 

Les discrètes notes "Antici"*

A chaque Conseil, les dirigeants consacrent près d'une demi-journée à rédiger le communiqué final. Ils peaufinent le texte, paragraphe par paragraphe. Un seul mot peut entraîner des minutes de discussion. Les communiqués ne relatent pas les débats, parfois vifs. Un relevé de conclusions "révisées", au style bureaucratique, est publié un mois après la réunion du Conseil ! Mais il ne permet pas de se faire une idée précise. 

De quoi les maîtres de l'Europe se parlent-ils ? Il y a un moyen de le savoir, jusqu'ici inconnu du grand public. Pour le découvrir, il faut assister à l'extérieur de la salle de réunion à un étrange ballet digne des coulisses d'un théâtre. Dans une pièce attenante à la salle 50.1, des hommes et des femmes prennent des notes. Ils se basent sur les propos retranscrits par un "débriefer" du secrétariat général du Conseil, installé dans la salle. Ce ne sont pas des journalistes, mais des diplomates. Personne d'autre n'est autorisé à retranscrire les débats par écrit. Ils ont un nom : les conseillers "Antici". Ils sont les seuls à pouvoir porter un badge "rouge A" - avec les représentants permanents des Etats membres auprès de l'Union européenne - qui leur permet d'accéder à la salle du Conseil. Mais ils ne peuvent pas y rester (ils n'ont pas de chaises !). Une volonté délibérée de limiter le nombre de membres et de délégations présents. 

Il y a un conseiller Antici par pays, en général un diplomate de la représentation permanente, l'équivalent de l'ambassade à Bruxelles auprès de l'Union européenne. Un délégué italien, Paolo Antici, a utilisé le procédé en 1975 et laissé son nom. Ces notes dactylographiées sont diffusées sur du papier blanc sans en-tête - ni République française, ni Union européenne, ni aucun autre logo n'apparaît -, anonymes comme les "blancs" des services secrets. Les notes Antici ont beau n'avoir aucun caractère officiel, elles contiennent la recension quasi parfaite des conversations des dirigeants européens lors de leurs réunions au sommet. Leur tâche n'est pas toujours aisée : lors d'une réunion, l'un des diplomates note dans son relevé Antici que les micros ne fonctionnent plus... 

Jamais aucun citoyen européen n'a assisté à ces discussions, jamais une télévision ne les a filmées, sauf cinq minutes au début, quand personne ne se dit rien. Jamais ces notes ne sont sorties du cercle des initiés. Grâce à elles, un coin du voile peut aujourd'hui être levé sur ce Circus assez exotique.  

Le vrai pouvoir des banques

Le poids des marchés ? Un pouvoir politique fantoche face aux Crésus de l'industrie financière ? Claude Guéant modère l'analyse, mais ne conteste pas que le rapport de force est permanent : "Il faut vivre avec la pression des marchés financiers et prendre en compte les agences de notation.Faut-il davantage contrôler ces dernières ? Lors d'un G 20, il avait été question de créer une agence européenne." 

Un an plus tard, Sarkozy prononcera un second discours de Toulon pour défendre son bilan. En réalité, les belles paroles mettront en évidence la vacuité des actions. Car le chef de l'Etat ne dirige plus grand-chose. La régulation des banques est maintenant à l'initiative du comité de Bâle. Etabli en 1974 par les gouverneurs des banques centrales de 10 pays, élargi depuis à près de 30 pays au total, le comité ne rédige jamais des textes ayant force de loi mais, en matière de réglementation des banques, son pouvoir dépasse celui de la France. Le comité, qui dispose d'un secrétariat avec 17 employés, se réunit sous l'égide de la Banque des règlements internationaux (à Bâle), dont le président actuel est Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France.

En près de quarante ans d'existence, le comité de Bâle a entériné trois grands accords entre les gouverneurs des banques centrales, dont les noms sont faciles à retenir : Bâle I, Bâle II et Bâle III. Bâle I fixait un ratio de fonds propres minimum pour les banques. Bâle II fixait de nouvelles normes pour conjurer le risque de crédit, qui dépend de la qualité des emprunteurs. Bâle III, publié en décembre 2010, entreprend de juguler la crise en fournissant une nouvelle définition des fonds propres et en mettant en place un ratio de liquidité et un ratio d'effet de levier. Bâle III s'inscrit dans une vision anglo-saxonne, plus libérale, plus insistante sur le montant des fonds propres, que notre vision plus réglementaire. 

Pourquoi de tels accords ? "Les Etats ne peuvent pas avoir des règles différentes", note Christian Noyer. Le comité de Bâle propose donc une référence commune, qui doit ensuite être validée par des instances démocratiques. La procédure est la suivante : le comité de Bâle propose, le G 20 donne une impulsion politique, l'Union européenne adopte une directive, cette directive est transposée en droit national. 

En résumé, tout part d'une cuisine de gouverneurs indépendants pour arriver dans notre assiette législative. Entre les deux, les élus français ou européens ont-ils une influence sur les textes ? Pour le savoir, il faut comparer les textes proposés à Bâle et les dispositions inscrites in fine dans la loi. 

"De la proposition de Bâle au texte final en France, y a- t-il beaucoup de changements ? demande-t-on à Noyer. 

- Non, c'est très proche."  

L'énigmatique conférence de Bilderberg

Sur le site Internet de la conférence de Bilderberg, le mot est souligné, comme s'il s'agissait d'un avertissement à ceux qui oublieraient la consigne : les discussions se déroulent off-the-record (sic). Huis clos total. Aucun compte rendu. Cette règle du silence public aurait pour objectif d'"aider une meilleure compréhension des forces complexes [...] qui affectent les nations occidentales dans la période difficile de l'après-guerre". Certes, la guerre froide n'est plus d'actualité. Mais aujourd'hui, "il y a plus, et non moins, de problèmes communs", note la courte présentation du groupe. Le caractère "privé" des conversations "n'a d'autre but que de permettre aux participants d'exprimer leurs opinions [...] librement". 

Bilderberg n'est pas un organe de décision ni de concertation, il n'y a donc pas lieu de publier une position commune : "Aucune résolution, pas de vote et aucune déclaration politique." Las ! la lecture des archives de Bilderberg entreposées à La Haye (Pays-Bas) démontre pourtant que les membres de cette classe dirigeante invisible sont parfois passés au vote. Le compte rendu d'une réunion "strictement confidentielle", rédigé dans les années 1950, consulté par les auteurs, atteste que l'influence est bien l'un de leurs objectifs : "La possibilité de soumettre, à la fin de la conférence, non pas des résolutions mais des conclusions et des suggestions, a été étudiée. De telles conclusions et suggestions ne lient personne ; les participants sont libres, s'ils le désirent, de les considérer comme la base de mesures qu'ils prendraient avec leurs gouvernements respectifs ou organisations ou groupes sur lesquels ils ont une influence, afin qu'elles puissent être adoptées et mises en vigueur." 

Les méthodes d'influence de l'Amérique

La scène a pour cadre l'imposante ambassade des Etats-Unis à Paris, un bâtiment de style classique, sous haute surveillance, située en face de la place de la Concorde, à deux pas du Crillon et des jardins de l'Elysée. En plein coeur de Paris, le symbole de la puissance américaine. Là sont reçus les candidats ou les invités d'un programme très spécial, l'IVLP, International Visitor Leadership Program [IVs' - les initiales d'International Visitors']. Il s'agit de jeunes gens à très haut potentiel repérés par les services de l'ambassade, et que le gouvernement américain invite pour un périple aux Etats-Unis afin de les sensibiliser à la cause du pays, sous couvert d'un séjour d'études.  

[...] L'objectif, en faisant rencontrer aux invités les plus hautes personnalités et en leur faisant visiter les lieux de pouvoir, est de donner à entendre la - douce - voix de l'Amérique et d'imprimer des souvenirs puissants dans le cerveau des visiteurs, afin que, des années plus tard, une fois parvenus au sommet du pouvoir, ils s'en souviennent. 

Etre un IV, c'est apprendre que la plus grande puissance du monde vous promet un bel avenir ! Lorsque les jeunes gens souvent ambitieux sont reçus à l'ambassade pour un premier entretien, il arrive qu'une information leur soit glissée incidemment, entre deux questions ou précisions : "Nicolas Sarkozy et François Fillon sont passés par là." L'anecdote est rapportée par une personnalité de l'audiovisuel qui a bénéficié du programme. "C'est 100 000 dollars par tête de pipe, croit savoir un participant, aujourd'hui salarié d'une célèbre chaîne de restauration rapide américaine en France. Entre 30 et 40 Français sont invités chaque année. Mais aussi une centaine de Chinois."  

[...] Les Américains ont l'intelligence de ne pas transformer ces échanges en lavages de cerveaux évidents : "Il ne s'agit pas de propagande, raconte un autre participant, qui a sillonné la côte Est et la côte Ouest au cours de l'été 2011. Chacun est libre de se faire une opinion, mais on revient en général conquis."  

De manière curieuse, la participation du président de la république et du Premier ministre français à ce programme très sélect n'a jamais fait une ligne dans leurs biographies officielles. L'information figure pourtant sur le site Web des "visiteurs internationaux", sur une page qui répertorie les ex-visiteurs parmi les chefs d'Etat ou de gouvernement "en exercice". 

Le "Swiftgate" ou l'atteinte à la vie privée

"L'une des plus belles opérations d'espionnage depuis longtemps !" Cet expert ne s'embarrasse pas de précautions oratoires pour évoquer le dossier "Swift". Pour le grand public, le mot ne signifie rien. Il est pourtant au coeur d'un débat essentiel sur le plan démocratique. Au nom de la lutte contre le terrorisme, les services américains - le FBI, la CIA... - ont eu accès pendant des années à l'ensemble des transactions bancaires mondiales, notamment françaises. Un accès à des données de masse contenant d'éventuels suspects, mais aussi et surtout des citoyens normaux. 

Swift est le nom d'une société, la Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication, dont le siège social se situe en Belgique. Son activité est gigantesque : elle traite chaque année plus de 2 milliards de messages sur des transactions financières. Ses clients : 8 000 sociétés (notamment des banques) dans 200 pays.

(...) Après les attentats du 11 septembre 2001, les services américains se mobilisent pour lutter contre les cellules d'Al-Qaeda. Une traque mondiale... Mais aussi mise sous surveillance financière de la planète. L'US Department of Homeland Security (DHS), le ministère de l'Intérieur américain, a sous la main un formidable outil : les fichiers Swift. Dans le cadre de la lutte antiterroriste, le Département de la sécurité intérieure demande à Swift de lui transmettre tous les mois une série de messages du serveur. 

L'objectif : retrouver des personnes recherchées, identifier des transactions suspectes, faire des liens entre terroristes présumés... A priori, rien de condamnable. Sauf que ce programme, baptisé Terrorist Finance Tracking Program (Programme de traque de financement du terrorisme), TFTP en abrégé, est "classifié", c'est-à-dire secret, totalement clandestin. Durée de conservation des données ? Conditions d'utilisation ? En l'absence d'existence légale de l'opération Swift, les citoyens ne peuvent pas poser de questions sur ce système secret. Il traite des données ultrasensibles, mises à disposition par la société dans une sorte de "boîte noire", dans laquelle les services peuvent piocher à volonté. Le risque d'intrusion dans la vie privée, d'espionnage industriel aussi, n'est pas négligeable. Ces messages permettent, en effet, de connaître le montant de la transaction, la devise, le nom du bénéficiaire, le client qui a demandé la transaction, son institution financière...  

Pendant cinq ans, les services américains mènent clandestinement cette guerre financière. La consultation des données se fait sur la base de "sommations administratives" secrètes adressées par le département du Trésor américain à la section américaine de Swift. La société belge, qui, par nature, est au courant, a l'obligation absolue de ne rien révéler de cette opération. Les services secrets américains mettent-ils dans la confidence les services "amis" ? En Belgique, non. En France, aucune certitude. Mais un organisme de contrôle des services de renseignement belges, le comité R, prétend que les banques centrales du G 10 avaient été informées dès février 2002 de l'opération, ainsi que la Banque centrale européenne (BCE). Aucune de ces vénérables institutions n'a élevé la moindre objection : officiellement, au nom du respect du "secret professionnel".  


* Les titres des extraits sont de la rédaction.


Publicité
Publicité
Commentaires
réalité ou illusions perdues ?
  • Ce blog est pour informer de tout ce qui se passe dans ce monde concernant des dossiers assez peu répandus par l'ensemble des grands médias, à travers des articles choisis dans le web, et d'autres écrits, vidéos, ou images, glanés par-ci, par-là !
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Newsletter
Archives
Visiteurs
Depuis la création 112 392
Publicité