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réalité ou illusions perdues ?
15 décembre 2011

Devons-nous abandonner nos destinées à des franc-tireurs de la finance internationale ?


lundi 12 décembre 2011

Une chose semble certaine : Une agence de notation murmure et les marchés s’agitent et vice versa. Leur pouvoir est incontesté et tout-puissant.
 
Il n’est qu’à lire le message d’espoir transi exprimé par Valérie Pécresse juste après l’accord du sommet de Bruxelles, survenu jeudi 8 décembre.
« La ministre du Budget et porte-parole du gouvernement Valérie Pécresse a émis l'espoir vendredi que l'accord trouvé au sommet européen de Bruxelles sera bien accueilli par les agences de notation. C'est une véritable Union économique qui est en train de voir le jour... Je crois qu'on a vraiment très fortement renforcé l'euro", a commenté Mme Pécresse sur I »
Source AFP
 
Ainsi, les décrets quasi divins des agences de notation ont une influence vitale sur l’avenir d’un pays, sur les bourses mondiales et donc sur les nôtres, de bourses, par voie de conséquence.
Un petit communiqué de menace sur la note et hop, le monde blêmit, et le coût du crédit d’un pays grimpe, alourdissant ainsi le service à la dette et donc la dette. Spirale infernale.
 
Qui est derrière ces agences ?
Une partie de la réponse se trouve dans cet excellent article de http://www.fakirpresse.info/La-voix-de-la-finance.html
Extrait :
 « Quand j’ai rejoint Moody’s fin 1997, raconte Mark Froeba, ancien dirigeant au sein de la branche produits dérivés, devant le Sénat américain, la pire crainte d’un analyste était de contribuer à l’attribution d’une note qui serait fausse, de causer des dégâts à la réputation d’exactitude de Moody’s, et de perdre son travail en conséquence. Quand j’ai quitté Moody’s (en 2008), la pire crainte d’un analyste était qu’il fasse quelque chose qui lui permettrait d’être désigné comme responsable d’avoir mis en danger la part de marché de Moody’s, de causer du tort à son chiffre d’affaire ou de dégrader les relations de Moody’s avec ses clients »(Le Monde, 2 juin 2010). Qui paie l’orchestre choisit la musique. Et ce sont les entreprises elles-mêmes qui paient pour être notées – un million d’euros, environ, pour une banque, qui choisissent leur agence de notation. Tandis que les états eux, de toute façon, constituent un marché captif : ils sont quasiment contraints de recourir aux trois agences mondiales... C’est la première cause, la plus évidente. Mais au-delà. Comment espérer que Moody’s et ses concurrents alertent sur les subprimes, Enron, ou les dernières innovations financières ? Ces agences font partie du système financier. Elles lui appartiennent, même. Au sens propre. »
Leurs « attaques » semblent actuellement concentrées sur l’Europe, cependant elles n’ont pas épargné les Etats-Unis en début d’année. 
 
Agences opportunistes ou instruments d’un putsch contre l’Europe ?
Deux thèses.. parmi d'autres possibles
 
1) Opportunistes
Si on écoute l’interview de David Thesmar (France info le 9 décembre), Professeur d’économie à HEC et auteur du « grand méchant marché", on est frappé de l'entendre dire clairement que ces agences n’en savent pas plus que vous et moi sur la situation des pays et des banques. En gros, les consultants glanent les informations qui fondent leurs alertes sur... le web !
 
Ecouter l'interview (à partie de la minute 4°51) :

Mais alors, quelle valeur ajoutée apportent-elles ?
Evidemment, les spécialistes vont rire de ces questions. 
Mais le citoyen lambda lui, qui n’y connait rien en finance internationale,il sait juste que si demain, il doit renoncer à une partie de sa retraite, une agence de notation sera passée par là..
Le bien de qui visent-elles ? Des créanciers certes mais aussi...
Ont-elles un rôle salvateur ou destructeur ? 
 
2) Putschistes
Cédons à un accès de paranoïa aigue.
Qui aurait intérêt à ce que l'Europe plonge dans la récession la plus totale ?
Ce qui est frappant, ce sont les séquences de la relation anachronique qui s’est instaurée entre l’Europe et les agences de notation.
 
Prenons la chronologie de la semaine écoulée :
Lundi 5/12 : Merkel et Sarkozy se rencontrent pour préparer leur projet de nouveau traité européen. Le projet prévoit d'instaurer des sanctions en cas de dérapage des finances publiques et des règles d'or imposant le retour à un quasi-équilibre budgétaire.
Lundi 5/12 soir : "Standard & Poors annonce le placement sous surveillance la note de de six pays européens bénéficiant encore du plus haut rang, AAA : l'Allemagne, la France, les Pays-Bas, l'Autriche, la Finlande et le Luxembourg -ainsi que neuf autres pays de la zone euro. La notation pourrait être abaissée d'un cran au niveau de AA+ et même de deux crans dans le cas de la France."
Jeudi 8/12 : Un accord est trouvé entre 23 pays de l’Europe.
Vendredi 9/12 : L’agence Moody’s annonce l’abaissement de la note de 3 des plus importantes banques françaises. http://lci.tf1.fr/economie/conjoncture/moody-s-degrade-trois-banques-francaises-6869971.html 
Conclusion
Si, comme l'exprime le journaliste des échos Richard Hiaut concernant l'annonce de S&P "il apparaît que l'agence de notation veut mettre sous pression les gouvernements avant le sommet européen de Bruxelles", que dire des intentions de Moody's qui dégrade la note de 3 banques françaises après l'accord de Bruxelles ? 
Car dégrader une note de solvabilité entraîne une hausse du coût des emprunts de la cible de cette dégradation : pays ou banque. 
Si ces agences ont un rôle de "certification" de la solvabilité des pays, quel est leur code de déontologie ? Car on ne peut s'auto-proclamer censeur sans avoir une charte d'éthique, ainsi que des règles partagées et transparentes..Ce qui ne semble pas être le cas.
En effet,
"Fin 2003, le groupe italien Parmalat coule, un trou de 14 milliards d’euros dans les comptes. Quelques semaines avant le krach, l’antenne italienne de Standard & Poor’s créditait encore Parmalat de son triple AAA- couvrant, volontairement ou non les malversations. Courant 2008, la crise des subprimes s’étend. Les banques vacillent ou s’écroulent, bourrées de titres financiers pourris. Des "junk bonds" pourtant évalués par les agences – crédités même d’un triple AAA pour la moitié d’entre eux. Et en France même : pour l’Assemblée générale de 2008, Fitch Ratings, Moody’s et Standard & Poors accordent tous des A, des AA et des + à Natixis."
Ainsi, devons-nous abandonner nos destinées à des franc-tireurs de la finance internationale ? Des agences qui instaurent une sorte de loi de la jungle, arbitraire et punitive.. selon deux poids, deux mesures... 
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