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réalité ou illusions perdues ?
9 décembre 2011

City de Londres, la finance en eaux troubles

City de Londres, la finance en eaux troubles

 


Pourquoi les Anglais font capoter la réforme des traités européens à 27...

Publié le 9 décembre 2011

Le Premier ministre britannique David Cameron a posé son veto à un projet de changement des traités européens. Loin de saboter les projets d'intégration de l'UE, ce dernier cherchait à préserver les intérêts économiques de la Grande-Bretagne et avant tout à contenir l’euroscepticisme non dissimulé du Parti conservateur.

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La Grande-Bretagne valorise davantage le libre-échange que l'intégration européenne. Crédit Flickr apdk

Sophie Pedder est Chef du bureau de The Economist à Paris depuis 2003.

Atlantico : La réforme des traités portée par le couple franco-allemand débouche sur plus d’intégration européenne. L’Angleterre a usé de son veto pour bloquer un accord à 27. Pour quelle raison ?

Sophie Pedder : Bien que les Allemands aient insisté pour que ce soit un traité à 27 et non à 17, il y a eu un problème. Le Premier ministre britannique, David Cameron, a clairement précisé qu'il ne tolérait pas que la réforme des traités européens puisse porter atteinte aux intérêts de la City de Londres. Il a donc posé son veto.

Il s’inquiétait notamment de la perte des protections dont bénéficie la City de Londres. Les 26 s’efforçant par exemple d’imposer une taxe sur les transactions financières, à laquelle la Grande-Bretagne est évidemment farouchement opposée.

Ce qui semblait le plus probable s'est donc réalisé, et les 17 ont procédé à un nouveau traité au sein de la seule zone euro, pour contourner le veto britannique.

Au-delà du nouveau traité à 17, quelles contre-parties exige le Parti conservateur britannique ?

Il faut comprendre la problématique posée à David Cameron. Et pour cela, il convient de se pencher sur la politique intérieure en Grande-Bretagne.

David Cameron est certes eurosceptique, mais il gère un parti qui est encore plus eurosceptique que lui. Il y a quelques semaines, des députés du Parti conservateur ont proposé une motion devant le Parlement, proposant un référendum sur la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne. Pour couper court à ce vote, et ne pas encourager les poussées nationalistes en Grande-Bretagne, le Premier ministre britannique s'est allié au vote des députés travaillistes. Il était donc dépendant des forces de l’opposition pour contrer un référendum eurosceptique, engagé par son propre parti... Il se retrouve dans une situation très difficile.

De plus, la mouvance eurosceptique au sein du Parti conservateur constitue une minorité très puissante. En plus de la protection des avantages dont bénéficie actuellement la City de Londres, ils souhaitent que la Grande-Bretagne obtienne le rapatriement de certains pouvoirs. S’opposer à une intégration fiscale qui pourrait menacer la Grande-Bretagne, n'est finalement qu'un prétexte pour soulever de nouveaux obstacles quant à la progression de l'intégration européenne.

Pour toutes ces raisons, David Cameron apparaît aux yeux des européens comme quelqu’un qui essaie de saboter un projet de traité. Mais le contexte politique intérieur britannique le contraint à agir de la sorte, puisque l’actuel gouvernement conservateur est encore plus eurosceptique que celui de Margaret Thatcher. A l’époque de Margaret Thatcher, le Conseil des ministres comptait une poignée de ministres assez pro-européens... aujourd'hui, il n'y en a plus qu’un !
  

Il semble toutefois assez peu probable que le couple franco-allemand cède aux caprices britanniques. Dans ces conditions, l’Angleterre pourrait-elle envisager une sortie de l'Union européenne au profit de sa relation avec les États-Unis ?

Pas du tout. Je pense que les Allemands et les Français ménageront les Britanniques. Par exemple, Nicolas Sarkozy avait lui-même évoqué l’idée d’un accord sous une forme proche de la convention de Schengen, qui concernerait seulement certains pays de l’Union européenne. Et cela s'est évidemment produit.

Quant à la relation de la Grande-Bretagne aux États-Unis, c'est une vieille histoire... Reste que si cette relation est historiquement très forte, les Britanniques ne souhaitent pas réaffirmer leurs rapports avec les Américains.


En définitive, ce que souhaite la Grande-Bretagne, c'est jouir des avantages européens mais pas des inconvénients.

Ce n’est pas nouveau, la Grande-Bretagne a toujours souhaité cela. L’élément qu’elle valorise le plus dans l’Union européenne, c’est le marché unique et le libre-échange, mais pas l’intégration. L'usage régulier de leur droit de veto est là pour en témoigner.

Quel futur pour les relations de la Grande-Bretagne à l'Union européenne ?

L’enjeu actuel pour la Grande-Bretagne, c’est la perte de son influence au sein de l’UE sur les questions d’économie et de finance. Les Britanniques se retrouvent aujourd'hui marginalisés dans la prise de décisions.

Ils s’en sont rendus compte très récemment, mais restent dépassés par les événements. Le voyage tardif de David Cameron à Berlin et Paris en témoigne.

La Grande-Bretagne doit donc relever le défi, et se battre contre cette perte d’influence. L’enjeu aujourd’hui, ce n’est pas la sortie de l’Union européenne, mais la prise de conscience du risque de l’évolution d’une Europe à 17.

Propos recueillis par Franck Michel 


Les banquiers anglais pensent qu'ils sont trop payés (mais ne changent rien)

Publié le 10 novembre 2011

Une étude commandée par le Saint-Paul’s Institute de Londres se penche sur les valeurs morales de la City à l'occasion du 25ème anniversaire du "big bang londonien" de la dérégulation de la place financière britannique. 66% de ceux qui y travaillent estiment que les traders sont trop payés et les professeurs pas assez - selon 70% de l'échantillon.

Il y a vingt-cinq ans, les banquiers de Londres avaient encore la réputation de "gentlemen". Il a suffit d’un jour pour les transformer en "golden boys" : le 27 octobre 1986, le gouvernement de Margaret Thatcher a fait passer un ensemble de mesures de libéralisation des marchés financiers. Ce jour est resté célèbre comme le "Big Bang de Londres" : l’explosion de l’activité de la City.

L’Eglise anglicane se demande aujourd’hui ce qu’il est advenu des valeurs morales de la City, vingt-cinq ans après ce fameux Big Bang. Le Saint-Paul’s institute de Londres vient de publier une étude de 24 pages sur "les perceptions de l’éthique à la City aujourd’hui".

Résultat, les deux tiers des banquiers estiment qu’ils gagnent trop d’argent et ce trait est encore plus marqué chez les femmes de la City. Ces mêmes banquiers pensent à 70% que les professeurs, eux, ne sont pas assez payés.

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Ceci étant dit, 64% des banquiers reconnaissent qu’ils exercent ce métier principalement pour l’argent. "Le plaisir de travailler" arrive en seconde position dans la liste des raisons évoquées, mais bien derrière en terme de pourcentage à l'exception des personnes âgées de plus de 55 ans qui le mette en première position. Les trois quarts des professionnels des services financiers estiment aussi que l’écart entre riches et pauvres en Grande-Bretagne est trop important.

70% des salariés de la City considèrent que les gros bonus devraient récompenser leur succès à long terme et pas des performances à court terme. 58% sont d'ailleurs convaincus que la culture de leur secteur est trop court-termiste et 70% que la pratique des bonus élevés encourage fortement à prendre de grands risques.

L’étude, qui s’est penchée sur la pratique religieuse des banquiers, révèle enfin que "41% des professionnels des services financiers de Londres croient en Dieu. (…) Mais les résultats montrent qu’ils sont peu pratiquants : 47% des personnes interrogées déclarent ne jamais assister à un service religieux, à part lors d’une occasion particulière. 76% des interrogés ne pensent pas que la City devrait être plus à l’écoute de l’Eglise."

Pour 30% des banquiers, devenir riche ou faire fortune ne change en rien les valeurs morales d'une personne, 34% considèrent que cela a un impact positif et 28% un impact négatif.

Quant à la dérégulation des marchés financiers -dont un tiers des banquiers considèrent qu'elle n'a pas eu véritablement lieu- un professionnel de la City sur deux estime qu'elle a eu un effet négatif sur les comportements éthiques de leur secteur contre un tiers qui pense que la dérégulation n'a rien changé de ce point de vue là et 16% qui affirme qu'elle a eu un impact positif.

L’église anglicane est connue pour ses positions régulières, bien que mesurées, sur les questions sociales. L’Institut Saint-Paul a commandé cette étude à l’Institut de recherche ComRes car elle estime que le salaire des professionnels de la City est "à côté de la plaque", comparé à celui des autres professions et que cela entraîne une "fracture dérangeante" au sein de la société.

Cette publication intervient après la crise provoquée par le mouvement "Occupy Saint-Paul". Courant octobre, les indignés britanniques se sont en effet installés sur le parvis de la Cathédrale. Leur nombre augmentant rapidement, elle a dû fermer ses portes quelques jours. Les membres de l’église se sont alors divisés sur l’attitude à adopter face aux manifestants. Cette crise a poussé trois d’entre eux à démissionner, dont le doyen, qui demandait leur départ. Les manifestants ont finalement été autorisés à camper jusqu’au Nouvel An.

Sur son site, le quotidien britannique The Guardian publie une photo à 360° du parvis de la cathédrale occupée


Les primes et bonus versées dans la City - Un miroir déformant de la réalité

La polémique sur la rémunération des banquiers est alimentée par la crise de la zone euro

Agence France-Presse   8 décembre 2011

Londres — Les primes des banquiers britanniques, toujours ancrées dans la vie de la City malgré la colère qu'ils suscitent, sont scrutées cette année avec une hostilité encore accrue, le mauvais état de l'économie rendant leur justification de plus en plus difficile. 

La polémique sur la rémunération des banquiers, récurrente depuis la crise financière de 2008 dont le pays paie toujours la facture, a rebondi à l'approche de la «saison des bonus», en janvier. Les banques dévoileront alors les montants — parfois astronomiques — des gratifications accordées à leurs employés.

L'exercice s'annonce particulièrement explosif dans un environnement fortement dégradé par la crise de la dette dans la zone euro. Si besoin était, le campement installé depuis près deux mois par des militants anticapitalistes autour de la cathédrale Saint-Paul de Londres rappelle chaque jour aux milliers d'employés entrant dans la City que leur popularité n'est pas au zénith.

Les poids lourds du gouvernement sont déjà montés au créneau pour signaler aux banques qu'ils observaient de très près l'évolution des rémunérations. «Nous avons besoin de banques plus solides, pas de plus grosses primes cet hiver», vient ainsi de mettre en garde le ministre des Finances, George Osborne.

Jugeant la situation de la zone euro «exceptionnellement menaçante», la Banque d'Angleterre a de son côté explicitement demandé aux banques de limiter la distribution de primes et de dividendes, et de renforcer à la place leurs capitaux.

Mardi, c'était au tour de la puissante Association des assureurs britanniques (ABI), qui représente d'énormes investissements dans le secteur financier, de faire entendre sa voix.

Avec des performances en nette baisse, les banques ne «peuvent plus faire comme si de rien n'était», a affirmé l'ABI dans une lettre sans précédent, en souhaitant «une diminution significative des primes et gratifications accordées à titre individuel».

Parmi les cinq grandes banques du pays, Lloyds Banking Group et Royal Bank of Scotland (RBS) ont un statut à part auprès de l'opinion: le coût phénoménal de leur sauvetage est en partie à l'origine du plan de rigueur draconien mis en oeuvre pour désendetter l'État.

Des informations de presse sur le paiement prochain de 500 millions de livres (793 millions $CAN) en primes par RBS ont obligé le premier ministre, David Cameron, à intervenir. Il a jugé par avance un tel montant «inacceptable».

Selon l'institut économique CEBR, le montant global des primes devrait pourtant être en baisse sensible au titre de l'année 2011, à 4,2 milliards de livres contre 6,7 milliards en 2010.

De nouvelles règles, comme l'étalement dans le temps du versement des primes, sont entrées en vigueur pour tenter de limiter les risques pris par les courtiers.

Mais, à la demande des banques, aucun plafond individuel n'a été fixé. Connue pour sa générosité en la matière, Barclays a donc pu accorder en février plus de 9,8 millions $CAN à son patron, Bob Diamond.

La baisse globale des primes pour 2011 a en outre été en partie compensée par une augmentation générale des salaires. Elle a aussi coïncidé avec des réductions massives d'effectifs, qui auront pour effet de préserver la part attribuée à ceux ayant eu la chance de conserver leur emploi.

Mal aimés du public et sous la menace d'un licenciement express, les anciens «golden boys» ne sont plus en position de force. Ce que l'Association des assureurs leur a rappelé avec une certaine cruauté. «Très peu de banques recrutent», a-t-elle souligné, en affirmant que «c'est la bonne année» pour faire plier leur personnel.


Juncker exhorte l'UE à ne pas céder aux exigences britanniques

Source : reuters.com - 08/12/2011 | 15:47

PARIS (Reuters) - Il ne faut pas faire de concessions au Royaume-Uni sur la régulation financière pour prix de son accord sur un nouveau traité européen qui permettrait une meilleure discipline budgétaire, a déclaré le président de l'Eurogroupe.

Le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker a accordé au Monde une interview publiée jeudi, quelques heures avant un Conseil européen crucial où les dirigeants européens doivent aplanir leurs divergences sur l'architecture future de l'euro afin de faire face à la crise de la dette.

Pour la France et l'Allemagne, cela se fera de préférence dans un traité signé par les 27 Etats membres de l'UE ou, en cas de blocage, seulement par les 17 membres de la zone euro.

Jean-Claude Juncker a mis en garde contre le risque qu'il y aurait à faire trop de concessions au Royaume-Uni, qui veut éviter toute discipline en matière de régulation financière pour protéger la City de Londres et entend rapatrier certaines compétences, notamment en matière sociale.

"En échange d'une réforme à Vingt-Sept, il ne faut pas donner au Royaume-Uni des espaces de liberté qui lui permettent de faire ce qu'il veut en matière de régulation financière, alors que les autres centres financiers seraient davantage encadrés au sein de la zone euro", déclare-t-il.

Le Luxembourg est un important centre financier.

"Je n'aimerais pas non plus l'idée d'avoir un traité à Vingt-Sept avec des dérogations pour les Britanniques sur les questions sociales", a ajouté le président de l'Eurogroupe.

Pour lui, il faut qu'en cas de désaccord au sein de l'UE, les 17 pays membres de la monnaie unique puissent utiliser les institutions des Vingt-Sept.

"Nous n'allons tout de même pas inventer une nouvelle Commission européenne parce que le Royaume-Uni menace de saisir la Cour de justice contre l'utilisation des institutions communautaires par la zone euro", a-t-il poursuivi.

Jean-Claude Juncker estime également que le gouvernement français a raison de refuser un troisième plan de rigueur, même si des "ajustements seront sans doute nécessaires."

Le Premier ministre britannique, David Cameron, a prévenu jeudi qu'il n'hésiterait pas à opposer un veto à un traité si celui-ci ne préservait pas les intérêts de la Grande-Bretagne.

Yves Clarisse

 

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