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réalité ou illusions perdues ?
3 décembre 2011

La République démocratique du Congo est riche en ressources minières

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 La République démocratique du Congo est riche en ressources minières.AFP/ERIC FEFERBERG

LEMONDE | 29.11.11

JOHANNESBURG CORRESPONDANT RÉGIONAL - Le scandale a éclaté quelques jours avant le scrutin. Un membre du Parlement britannique, Eric Joyce, chef de la commission interpartis consacrée à l'Afrique des Grands Lacs, a rendu public un rapport dans lequel il livre son estimation du montant des sommes détournées par le pouvoir congolais dans le cadre de cession d'actifs miniers : 5,5 milliards de dollars (4,2 milliards d'euros). Il met en ligne des contrats cachés jusqu'ici et décrit ce qu'il qualifie de "façon de procéder systématique, consistant à brader des actifs miniers congolais à des compagnies écran, presque toutes enregistrées aux Iles Vierges (...) avant de les céder à des proches". Certaines de ces sociétés ont été associées à l'homme d'affaires israélien Dan Gertler, qui avait déjà reçu du père de l'actuel chef de l'Etat la concession de la commercialisation de l'ensemble des diamants congolais.

L'estimation peut prêter à discussion, mais les contrats mis en ligne par M. Joyce appuient l'idée de son "modèle" de détournement. Le "pillage" des ressources de la République démocatique du Congo (RDC) n'est pas seulement le fait de bandes armées dans l'Est ou depuis les pays voisins. La question est d'autant plus aiguë que le pays a vu sa production minière augmenter depuis la fin de la seconde guerre du Congo (1998-2003). Depuis 2005, la production de cuivre a été multipliée par cinq. En 2010, la croissance de la RDC s'établissait à 7,2 %.

Derrière la dimension politique de l'élection se dissimule un enjeu économique de taille. De nombreux observateurs se sont émus des conditions dans lesquelles des cessions d'actifs étaient faites à des entreprises immatriculées aux Iles Vierge (le député britannique en a recensé 45), et estiment que les bénéfices réalisés lors de ces cessions auraient servi à financer la campagne électorale.

La Gécamines, l'ex-empire minier national tronçonné, a été particulièrement mise en cause. A Kinshasa, Albert Yuma Mulimbi, président du conseil d'administration de la Gécamines, reconnaît "28 accords de joint ventures avec des étrangers dans lesquels nous sommes partenaires minoritaires", mais assure avoir "décidé de demander un audit de ces compagnies par un cabinet international", qui reste à identifier. Il remarque : "Depuis 2002, nous n'avons touché aucun dividende, ce n'est pas normal", tout en précisant qu'il ne compte pas demander la renégociation des contrats. C'est ce qui est arrivé à plusieurs sociétés, dont First Quantum Minerals qui avait investi 450 millions de dollars dans une mine de Kolwezi, avant de voir son contrat annulé en 2009 et la mine cédée pour 175 millions au groupe ENRC.

"Le jeu de passe-passe avec les droits miniers est en contradiction avec les discours nationalistes du pouvoir. De plus, ce ne sont pas des pratiques nouvelles, mais de vieilles ficelles", note Thierry Vircoulon, le directeur Afrique centrale de l'International Crisis Group. La déréliction du système engendrée par ce pillage avait entraîné la fuite du maréchal-président Mobutu en 1997 tandis que l'Etat s'écroulait.

"Scandale géologique"

Joseph Kabila marche-t-il dans les traces de l'homme à la toque de léopard ? Pour l'instant, note une bonne source : "Les investisseurs se bousculent encore, mais ce ne sont pas les plus grandes sociétés minières." Environ 3 milliards de dollars ont été investis au Congo en 2010.

Le qualificatif de "scandale géologique" appliqué au pays sonnait à l'origine comme un sifflement admiratif, en référence à l'importance des réserves de minerais ou pierres précieuses (cobalt, cuivre, coltan, diamants, uranium, etc.). Le Congo-Kinshasa a tous les atouts pour devenir un géant régional, même si son économie est peu diversifiée (73,7 % des exportations du pays sont constituées de métaux et 10,7 % de diamants).

Des contrats douteux avaient déjà été attribués avant le scrutin du retour à la paix de 2006, remporté par Joseph Kabila. Dans la foulée, il avait fallu faire le ménage sous pression des institutions financières internationales qui accompagnaient parallèlement le pays vers le point d'achèvement de l'Initiative PPTE (Pays pauvres très endettés). Atteint fin 2009, celui-ci allait permettre de bénéficier d'une réduction de la dette publique de 12,3 milliards.

Une "revisitation" de 61 contrats a donc eu lieu, assimilée par une bonne source à un "racket". Deux contrats seulement devaient être annulés, dont celui de First Quantum Minerals.

Les responsables du Fonds monétaire international (FMI) avaient beau insister sur la nécessité de "renforcer l'Etat de droit ainsi que d'améliorer la gouvernance", les cessions d'actifs dans des conditions troubles se sont multipliées.

Concernant le pétrole, la même opacité prévaut. La production congolaise est faible (23 000 barils par jour). Mais plusieurs blocs très prometteurs situés au bord du lac Albert, dans le nord-est du pays, ont été découverts. Ils semblaient promis au groupe Tullow, mais ont été attribués à deux sociétés inconnues, Caprikat et Foxwhelp, dont le siège est aux Iles Vierges britanniques. A leur tête se trouvent Khulubuse Zuma, le neveu du président sud-africain, et un avocat de ce dernier.

Ericjoyce.co.uk

Sur le Web

Jean-Philippe Rémy 

 


Voilà ce que l'on peut faire, entre autre, avec des sociétés offshore !


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