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réalité ou illusions perdues ?
29 novembre 2011

Plus de 13 milliards de profits

Publié le 28/11/2011

Au plus fort de la crise financière de 2007, de nombreuses grosses banques ont bénéficié du plus important renflouement financier de l’histoire selon l’agence de presse Bloomberg. La Fed vient en effet de publier plus de 29.000 pages de données jusqu'alors restées confidentielles, qui permettent d’affirmer que ces institutions financières ont fait plus de 13 milliards de dollars de profit grâce à la politique d’abaissement des taux directeurs pratiquée par la banque centrale américaine à partir d’août 2007.

Cette politique très favorable était l’un des volets d’un «plan de sauvetage» des banques mis en place par la Fed, avec notamment pour objectif la distribution en grande quantité de «prêts d’urgence» afin qu’elles reconstituent leurs stocks de capitaux. Ce plan est resté pendant plus de deux ans «secret» comme l’explique Bloomberg, et n’a été rendu public qu'en décembre 2010 à l’issue d’un procès gagné par le groupe financier Bloomberg LP contre la Fed et l’association Clearing House (LLC), et dont l’enjeu était la publication des comptes de la Fed.

Bloomberg explique que les six plus grosses banques américaines (JP Morgan, Bank of America, Citigroup, WFC, Goldman Sachs et Morgan Stanley) ont ainsi reçu pas moins de 460 milliards de dollars de la Réserve fédérale, en plus des 160 milliards prévus par le plan Paulson (ou TARP) conçu par le Département du trésor des Etats-Unis.

Selon William B. English, directeur du département des affaires monétaires de la Fed, ces prêts exceptionnels lancés à partir d’août 2007 n’ont pas seulement sauvé les banques, ils ont permis d'éviter un désastre économique pour tout le pays:

«Soutenir la stabilité des marchés financiers pendant les périodes de tensions extrêmes est une fonction essentielle des banques centrales. Nos programmes de prêt ont permis d’empêcher un effondrement du système financier et de maintenir l’afflux du crédit pour les familles et les entreprises américaines.»

Peut-être, mais de nombreux juristes et hommes politiques pensent que de tels versements d’argent aux banques auraient dû être rendus public beaucoup plus rapidement. Pour le sénateur de l’Etat d’Alabama, Richard Shelby, la transparence concernant les décisions de la Fed est en effet une priorité essentielle:

«La Fed doit pouvoir être indépendante quand elle mène une politique monétaire hautement technique, mais quand elle met en jeu les ressources des contribuables, nous avons besoin de transparence et de responsabilité.»

Selon la loi Dodd-Frank votée en juillet 2010, qui visait à réguler le monde de la finance comme l’explique Business Week, la Fed devait rendre public les données sur ces programmes de prêts en décembre 2010, ce qu'elle a finalement fait.

Pourquoi la Fed a-t-elle autant aidé ces banques? Ted Kaufman, ancien sénateur démocrate du Delaware, explique que ces établissements financiers sont en fait«trop gros pour tomber» selon la célèbre expression: s’ils s’effondrent c’est tout le système financier qui part avec.

Mais le problème, c’est que ces géants de la finance sont alors privilégiés par rapport aux banques plus modestes, ils payent moins cher leurs emprunts, et prennent le plus de risques possibles sachant que les autorités politiques les soutiendront quoi qu’il arrive. Cet aléa moral des grosses banques qui profitent de leur poids dans le système financier est même devenu un «fardeau» pour les Etats-Unis, selon l'économiste Olivier Williamson, qui a reçu le prix Nobel en 2009.

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