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réalité ou illusions perdues ?
17 novembre 2011

Goldman Sachs au pouvoir ou le dérèglement du monde

Les marchés faisaient déjà les programmes des gouvernements.

CHRONIQUES | jeudi 17 novembre 2011 à 10h58

Ils font maintenant les gouvernements, mieux encore : ils désignent les leurs comme Premiers ministres ! Cela a, au moins, le mérite de la clarté.

Et quand on dit « les marchés », il faudrait préciser les banques et même, dans les cas qui nous occupent, une banque, la Goldman Sachs, celle-là même qui était au centre de la tourmente financière de 2008. 

Car qu'est-ce qu'il ya de commun entre Mario Draghi, le nouveau président de la Banque centrale européenne, Mario Monti, le nouveau président du Conseil italien, et Lucas Papademos, le néo-Premier ministre grec ? Et bien, Goldman Sachs, pardi ! Le successeur de Jean Claude Trichet a été vice-président de Goldman Sachs International de 2002 à 2005, l'autre Mario, Mario Monti, a été conseiller international de la même banque depuis 2005 et ce, jusqu'à sa nomination à la tête du gouvernement italien.

Quant à Lucas Papademos, il était gouverneur de la Banque centrale grecque lorsque celle-ci maquillait ses comptes avec l'aide de qui ? Goldman Sachs, évidemment. Cette concentration de pouvoir est totalement inédite dans l'Histoire. 

Et bien entendu, nos ex-banquiers vont mener des politiques d'austérité draconiennes qui vont à la fois étrangler les économies, désespérer les peuples et profiter à leurs anciens employeurs. Et plus généralement, à l'ensemble du système bancaire qui, depuis 2008, ne cesse de passer et repasser à la caisse des États. 

On me dira que c'est l'impuissance ou l'incapacité des dirigeants politiques qui a mis au pouvoir les banquiers, rebaptisés « techniciens » avec la dose de fausse neutralité que ce titre veut suggérer. Certes, ce sont les politiques eux-mêmes qui leur ont offert les clefs des palais. 

Mais la situation que nous connaissons aujourd'hui est d'abord le fruit d'une guerre idéologique sans précédent menée par le capitalisme financier qui réussit à présenter la défense de ses intérêts comme la seule solution de « bon sens ». 

Le paradoxe est énorme : voilà donc ceux qui, depuis 2008, ont plongé le monde dans la crise, à la tête de gouvernements et d'institutions européennes. Je ne sais pas si on mesure bien ce que nous sommes en train de vivre. 

Jamais depuis la crise de 1929, le monde occidental n'a vécu ce double mouvement tragique d'une régression sociale d'une violence inouïe et d'une perversion de la démocratie aussi patentée. Le dérèglement du monde avec son cortège de malheurs et, sans doute un jour, de violences n'en est qu'à ses prémices.

Hugues Le Paige


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